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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

pour permettre à l’esprit d’agir plus complètement sur la matière, s’efforça-t-on de prolonger cette période de groupement matériel incomplet, à trois dimensions, que l’on appelait jadis la vie humaine ; on y parvint sans difficulté, dans d’extraordinaires proportions, et les progrès scientifiques accomplis permirent de prolonger cette vie matérielle presque indéfiniment.

Toutefois, il faut bien le dire, la question perdit, à l’époque, beaucoup de son intérêt ancien ; on constata qu’en somme, l’homme normal n’avait jamais vécu que le temps qu’il fallait, que la longueur de sa vie, que sa vie même ne dépendait que de sa seule volonté, la vie n’étant après tout qu’une hypothèse utile mais provisoire de l’Idée. C’était, au fond, de leur propre consentement, par découragement, par impuissance à réaliser une création intellectuelle, que les hommes d’autrefois se laissaient lentement mourir ; ce fut consciemment que les hommes de la grande renaissance idéaliste laissèrent parfois se désagréger l’instrument matériel de leur corps, chaque fois qu’ils comprirent qu’ils n’en pouvaient plus rien attendre.

Peu importait dans l’histoire du monde de vivre seulement un temps plus ou moins long dès l’instant que l’on avait atteint l’Idée qui toujours pouvait créer la vie. La recherche seule de l’ab-