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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

immobile. Mes mouvements n’étaient plus que des mouvements relatifs à moi-même. J’en bénéficiais suivant mon désir, sans y contribuer par le moindre effort.

Selon toute apparence, cette reconstruction du monde était due à la puissance de mes souvenirs intérieurs qui se complétaient et s’extériorisaient avec cette force que peut donner seule la pratique d’une mémoire visuelle particulièrement développée.

La seconde porte s’ouvrait sur la terrasse de Saint-Germain, mais il est bien évident que si mon désir se fût modifié, elle se fût ouverte en tout autre lieu.

Je n’ai pas besoin de vous dire que les préoccupations habituelles de notre vie moderne me parurent bientôt infiniment mesquines et sans but. L’idée que des milliers d’hommes avaient pu vivre jusque-là dans le monde sans bénéficier de sa vision complète me parut invraisemblable. Jusques à quand en serait-il ainsi ? Je ne tardai pas à comprendre que cette question même n’avait aucun sens et que, suivant l’aspect de la quatrième dimension, le monde ne pouvait avoir, à proprement parler, ni commencement ni fin.

Ce déplacement dans l’espace, pour employer l’expression commune, que je parvenais à effectuer