Page:Payen-Chevallier - Traité de la pomme de terre, 1826.djvu/98

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d'un mur exposé à l'humidité. Le maçon hésitait à y faire une nouvelle réparation, lorsque M. Cadet-de-Vaux, à qui il témoignait la crainte de faire encore un ouvrage inutile, lui conseilla d'ajouter, à son plâtre, de la pomme de terre cuite. L'ouvrier, trouvant sans doute ce moyen bizarre, et doutant d'ailleurs de son efficacité, se permit d'en rire. Cependant, en ayant reçu l'ordre positif, il gacha, avec sa truellée de plâtre, Une livre environ de pommes de terre cuites et écrasées. L'enduit, qui fut fait avec ce mélange, résista, plusieurs années, aux causes locales de détérioration, et conserva une grande dureté, quoi qu'il fût recouvert d'une efflorescence saline de nitrate de chaux.

Le succès de cette première tentative détermina H. Cadet-de-Vaux à préparer un mortier d'argile et de pommes de terre, cuites délayées dans l'eau, pour construire une fabrique de. jardin, qui devait être exposée à tous les vents : ce mélange arg1leux fut appliqué sur des claies de bateaux, soutenues par dès perches. Cette construction, d'un nouveau genre, parut Suffisamment solide. De tels exemples, mis sous les yeux des propriétaires ruraux, devront les engager à constater, par une expérience plus longue, les avantages que présentent les pommes de terre dans cette nouvelle application.

Paragraphe xxx.
Préparation d'une peinture en détrempe avec la pomme de terre.

C'est encore a M. Cadet-de-Vaux que nous sommes redevables de cette découverte. Voici comment il opère :

Les pommes de terre, quelle que soit leur espèce, sont cuites à l'eau ou à la vapeur, ensuite épluchées ; on les écrase toutes chaudes, on y ajoute de l'eau bouillante (quatre fois leur poids environ), l'on, passe au tamis la bouillie