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Les animaux, suivant l’âge, le sexe, le tempérament, l’espèce, reçoivent chacun, dans leur individualité, une impression différente. La saison, le climat, la température, le régime, font varier, dans une certaine mesure, l’action physiologique médicamenteuse. Cette méthode expérimentale, quoiqu’imparfaite quant aux résultats pratiques, est néanmoins très-précieuse, en ce sens qu’elle fournit tous les matériaux qui servent à l’histoire des médicaments.

C’est surtout à la clinique qu’incombe le soin d’établir comment l’être vivant est impressionné par l’agent thérapeutique et de proclamer ses vertus. Ici se décèle le talent de l’homme observateur ; car il importe de séparer l’action du médicament de tout autre phénomène pouvant établir de la confusion, de saisir la nature et le degré suivant lequel celle-là est masquée, atténuée ou exagérée par l’expression morbide.

Enfin, la médecine des animaux puise de précieuses données dans celle de l’homme, sa sœur aînée, qui a fait subir aux substances des épreuves assez fréquentes pour pouvoir établir leur valeur dans une série de cas déterminés.

En résumé, l’expérimentation a été d’un grand secours pour arriver à la connaissance des propriétés d’un médicament ; mais la clinique nous a été surtout utile en les appliquant au traitement des maladies.