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convenance de sa vie ordinaire, soldat ou récemment libéré, employé modestement quelque part, vous avait écrit que vous aviez traité la question de l’immortalité de l’âme d’une manière qui lui plaisait, et vous demandait de traiter ainsi la question de Dieu. J’admire la simplicité de ce jeune homme, s’il s’est imaginé que vous aviez traité la première question. Mais j’aime le soin qu’il a eu de vous demander ce qu’il vous a demandé.

Ainsi finit Pierre Baudouin. Je le quittai, sans plus.

— Il est temps, que tu l’aies quitté. Car je te quittais avant. Et je l’eusse déjà fait, si je n’avais oublié de corriger un point de ce que tu as dit. Quelqu’un qui t’aurait tout à l’heure entendu, se serait imaginé que tu pensais que le prochain Congrès de l’Enseignement Secondaire entrait en série avec les congrès précédents.

— Non, ami : si peu que je sois perspicace, et de si moyenne intelligence que je sois, quand j’ai vu que la commission d’organisation du prochain congrès était présidée par l’honorable M. Croiset, rue Madame, 54, et quand j’ai vu que le secrétaire général en était l’honorable M. H. Bérenger, 8, rue Froideveaux, j’ai bien pensé qu’il y avait quelque cérémonie de changée. On n’était pas habitué à voir de tels noms aux congrès de l’enseignement. Il me reste quelque souvenir encore des anciens congrès. J’ai en mains : Université française : Second Congrès des Professeurs de l’Enseignement Secondaire Public — 1898 — Rapport général par Émile Chauvelon, alors Professeur au lycée Saint-Louis, édité chez Armand Colin. Le premier congrès,