Page:Peguy oeuvres completes 01.djvu/354

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çais. Le Parti Ouvrier Français, vous savez ce que c’est : le parti des ouvriers français, comme nous. Vous n’avez qu’à lire le nom sur une affiche : Parti — Ouvrier — Français. Un enfant saurait tout de suite ce que ça veut dire. Nous sommes des ouvriers français, nous, pas vrai ? Alors c’est pour ça que c’est notre parti.

Je crois bien me rappeler que c’est mon petit cousin, qui était une rude gourde, qui a fait adhérer le Groupe d’études sociales d’Orléans au Parti ouvrier français. Parce qu’il faut vous dire qu’on n’obtenait jamais d’orateurs pour les réunions publiques. On demandait à ua député, à un militant. — Non, qu’il nous répondait, vous n’êtes pas de mon organisation. — Pourtant, qu’on lui disait, il y a besoin de propagande à Orléans. Il y a du travail à faire. — Vous n’êtes pas de mon organisation. — Les bourgeois y ont des orateurs. — Vous n’êtes pas de mon organisation. Si vous ne savez pas ce que c’est qu’une organisation, c’est comme qui dirait le parti ouvrier français. Quelque chose pour qu’on y adhère. Alors mon petit cousin disait : Toutes les organisations socialistes sont évidemment parfaitement bonnes, puisqu’elles sont socialistes. Adhérons à n’importe laquelle. On adhéra au Parti ouvrier français, à cause du citoyen Vinciguerra, qui en était, et du citoyen Nivet, qui en devenait.

Il faut croire que le parti ouvrier français ne fut pas content de ce que le groupe d’études sociales d’Orléans avait élu le citoyen Péguy pour le représenter au premier congrès général des Organisations socialistes françaises. Le Conseil national du Parti ouvrier français n’aimait pas le citoyen Péguy. On n’est pas forcé d’aimer tout le monde, pas vrai. Alors ils envoyèrent le