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RÉPONSE PROVISOIRE

Mon cher ami,

La seule réponse définitive et valable que je puisse faire à ta critique sévère sera la teneur même de ces cahiers. Il est donc indispensable que je te les envoie et que tu les lises attentivement. Tu ne peux t’abonner : mais nous avons prévu cela. Justement parce que nous sommes un essai d’institution communiste et non pas une réussite d’entreprise capitaliste individuelle, nous envoyons nos cahiers à ceux de nos amis qui nous les demandent. Je reviendrai plus tard sur cette institution.

Tu retrouveras dans le premier cahier quelques réponses provisoires à tes critiques particulières : j’ai supposé que mon lecteur serait et resterait abonné à la Petite République, à l’Aurore, au Matin, et surtout au Mouvement Socialiste ; je n’ai donc jamais entendu instituer une concurrence économique ou intellectuelle entre le Mouvement et les cahiers ; je demande qu’on s’abonne au Mouvement et ensuite aux cahiers ; si l’on ne peut s’abonner aux deux, je demande qu’on s’abonne au Mouvement et j’envoie quand même les cahiers.

Le Mouvement est bon, et doit être continué, et j’espère, et je suis assuré qu’il progresse. Mais pourquoi t’imaginer que je veux le remplacer, ou le doubler : il suffit de feuilleter le premier cahier pour s’apercevoir que non. C’est une idée ancienne et individualiste, il me semble, que de faire des revues séparément complètes ;