Page:Peguy oeuvres completes 02.djvu/155

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universel, fonctionnant comme un premier degré, mais comme un degré souverain, de suffrage, restreint ; depuis, M. Viger est devenu sénateur du Loiret ; son ancienne circonscription est tombée aux mains d’un réactionnaire ; c’est ici un des rares événements qui font tache dans la carrière politique d’un politique parlementaire ; c’est la seule tache qu’il y ait dans sa carrière politique, disent les hommes entendus ; la morale, ou si on veut la nommer ainsi, l’immorale politique parlementaire, qui supporte tout, supporte mal cet accident ; il a laissé sa circonscription à un réactionnaire ; cela fait un dilemme ; cela donne à penser aux simples ou bien que dans le temps de sa législature ce député a bien mal entretenu l’esprit républicain de ses électeurs, ou bien que dans le temps de sa législature ses électeurs étaient déjà, au moins pour une partie, réactionnaires, et qu’il représentait des éléments réactionnaires ; et l’on se demande comment il rémunérait les réactionnaires qui lui donnaient leurs voix ; car d’imaginer au contraire qu’aujourd’hui ce soit le député réactionnaire qui représente au Parlement des éléments républicains, nul n’y songe ; on a vu des républicains représenter des éléments réactionnaires ; — par quelles complaisances réactionnaires et nationalistes ; — on ne voit pas un réactionnaire qui représenterait des éléments républicains.

Pour toutes ces raisons il fallait bien que M. Viger enterrât M. Gebaüer. M. Viger avait été comme le substitut, au moins imaginaire, de M. Gebaüer. M. Viger avait des remords politiques sur son ancienne circonscription, cette circonscription qui lui était commune, en un sens, avec M. Gebaüer. En terminant, M. Viger