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Page:Peguy oeuvres completes 02.djvu/289

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besoin s’il était populairement laid, cela n’en vaudrait que mieux ; de l’importance capitale de la désignation de petit père dans notre histoire contemporaine ; et dans l’organisation de la démagogie ; que la popularité du genre dit petit père est la plus essentielle de toutes pour un ambitieux ; qu’elle est donc aussi la plus dangereuse pour la réalité de la République ; ainsi, que les caractères mêmes qui étaient pour ainsi dire de rigueur et constitutionnels pour les anciennes ambitions classiques césariennes, au contraire sont devenus, pour les modernes ambitions césaristes contemporaines, les causes les plus automatiques d’empêchements ; que M. Berteaux a fait le plus grand tort à sa candidature à la présidence de la République en montant à cheval, avec des bottes, même civiles, aux dernières grandes manœuvres militaires de ce septembre ; qu’un de ses amis devrait le lui dire ; qu’il ne faut pas savoir monter à cheval, s’habiller, même en redingote, avoir des éperons, porter beau ; surtout, qu’il ne faut absolument pas rappeler Félix-Faure ; que tout est permis au contraire, et que tout est promis à tout petit bonhomme petit père petit populaire ; convenablement appuyé par tout un réseau de comités politiques d’arrondissement ; comment fut appliquée la loi des congrégations, héritage du gouvernement qui avait précédé ; comment elle fut appliquée déloyalement, malgré la grande protestation, étouffée dans un silence convenu, du grand Bernard-Lazare ; qu’elle fut appliquée tout autrement qu’elle n’avait été votée par un forcement de texte ; que par conséquent son application fut une opération de déloyauté publique ; non seulement que cette application fut un acte de déloyauté publique, mais qu’elle fut une