Page:Peguy oeuvres completes 02.djvu/290

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application nouvelle du principe de la raison d’État ; que la raison d’État, qui avait triomphé dans la corruption du dreyfusisme, ne fut jamais aussi puissante que dans le triomphe du combisme ; l’abdication, la grande abdication de M. Waldeck-Rousseau ; la grandeur et la tristesse unique de ce départ, qui parut dès le principe un départ éternel ; comment, dans sa retraite même, et dans la préparation de sa mort, il essaya, une deuxième, et une dernière fois, de sauver la République ; de la résistance qui peu à peu se reconnaissait parmi les véritables républicains ; de cette résistance qui s’organisait ; quels admirables efforts, vite réprimés par la maladie et par les avancées de la mort, M. Waldeck-Rousseau s’imposa pour donner, d’un dernier coup de barre, la droite ligne ; et l’accueil honteux qu’il reçut ; de la part d’hommes qui lui devaient tout ; qui sans lui n’eussent été rien, condamnés à ou condamnés par la démagogie nationaliste réactionnaire ; dans quel esprit fut préparée la séparation des Églises et de l’État ; mais dans quel esprit elle devait être opérée ; conçue dans un esprit combiste ; mais opérée dans un esprit beaucoup plus républicain ; que la loi en cours de vote sur la Séparation des Églises et de l’État paraît être la continuation de la loi sur les Congrégations ; mais que ce qui arrive à la loi sur la Séparation est le contraire de ce qui advint à la loi sur les Congrégations ; que la loi sur les Congrégations, préparée, faite, et votée waldeckiste, fut exécutée, appliquée combiste ; et que la loi portant séparation des Églises et de l’État au contraire, préparée combiste, fut amendée juridique, sera votée assez juridique, c’est-à-dire, en un certain sens un peu waldeckiste ; quelle fut la politique du Gouver-