Page:Peguy oeuvres completes 02.djvu/295

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populaire sentait approcher les difficultés, venir les impossibilités ; qu’étant tout de même chef du gouvernement il avait des raisons, que nous ignorions, de sentir monter cet orage que nous avons connu depuis ; et qu’il devait bien finir par s’apercevoir que des questions montaient, qui seraient plus difficiles à résoudre que de simplement embêter les curés ; ici, car il ne faut pas non plus que le chemin soit trop direct, ici j’aurais fait un retour sur la théorie des faveurs gouvernementales ; j’aurais montré comment la pratique des faveurs gouvernementales fut de tous les gouvernements et de tous les partis ; mais comment, dans l’ordre du scandale public ou privé, il y a un abîme entre la pratique et la théorie ; comment la mise en théorie officielle d’un vieux procédé gouvernemental avait détraqué des consciences non habituées ; non habituées à résoudre les cas de conscience ailleurs que dans les manuels de morale ou de littérature ; ici on avait un cas admirablement réel ; avec toutes les exigences du réel, toutes les incommodités, toutes les malversations, ce refus perpétuel d’entrer dans nos cadres préalables ; comment, M. Combes tombé, M. Rouvier demeurait le seul président du conseil possible ; si déjà M. Rouvier n’avait pas été le seul ministre des finances possible indiqué pour la constitution du cabinet précédent ; si dans la constitution de ce cabinet précédent la désignation unanime de M. Rouvier pour le ministère des finances n’avait pas eu vraiment une importance capitale, primordiale ; si dans cette constitution l’attribution unanime du portefeuille des finances à M. Rouvier n’avait pas eu beaucoup plus d’importance, et surtout beaucoup plus d’importance réelle, que l’attribution,