Page:Peguy oeuvres completes 02.djvu/398

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ὡς οὐδέν ἐστιν οὔτε πύργος οὔτε ναῦς
ἔρημος ἀνδρῶν μὴ ξυνοικούντων ἔσω.

car ce n’est rien, ni une tour ni un vaisseau déserté d’hommes qui ne demeurent pas ensemble dedans.

Je n’ai pour ainsi dire pas truqué pour achever en même temps la supplication antique et la supplication moderne ; ces deux supplications, la supplication grecque et la supplication moderne, sont parallèles d’un parallélisme si poussé qu’elles ont sensiblement le même nombre de paragraphes. De tels parallélismes ne se peuvent passer sous silence. La différence d’extension qu’elles présentent représente très exactement la proportion, le rapport qu’il doit y avoir entre une supplication réelle et une supplication d’art, particulièrement une supplication dramatique, scénique, notamment une supplication tragique, nommément une supplication de tragédie grecque. Ceci pour dire que la différence que l’on voit entre l’une et l’autre supplications, entre la supplication antique et la supplication moderne, ne vient nullement de ce que l’une est une supplication antique et l’autre une supplication moderne, mais uniquement de ce que l’une est une supplication, — étendue, — de réalité, — étendue, — l’autre une supplication, — ramassée, toute au trait, — de tragédie grecque.

Ce parallélisme singulier, poussé singulièrement, se continue et se rabat, se réplique dans la réponse du roi :

On lit aujourd’hui dans le Messager officiel :

S. M. l’Empereur, ayant daigné recevoir, le mercredi 19 janvier, à Tsarskoïé Sélo, 34 délégués ouvriers des fabriques et usines de