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Page:Peguy oeuvres completes 02.djvu/399

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Saint-Pétersbourg et de la banlieue, leur a adressé les paroles suivantes :

« Je vous ai mandés afin que vous puissiez entendre personnellement Ma volonté, et la communiquer directement à vos camarades. Les malheureux événements, qui se sont produits dernièrement et qui ont eu des conséquences tristes mais inévitables, ont été causés par le fait que vous vous êtes laissé induire en erreur par des traîtres et des ennemis de notre Patrie, et parce que ces gens vous ont trompés.

De même qu’Œdipe accusera, dans un coup de colère et d’aveuglement, peut-être pas si aveugle que cela, Créon, Tirésias, de manigances politiciennes et de conspiration.

« En vous invitant à venir Me remettre une pétition relative à vos besoins, ils vous incitaient à prendre part à la sédition qui était dirigée contre Moi et Mon gouvernement ; ils vous firent quitter votre honnête travail dans un moment où tous les véritables Russes doivent travailler de concert et sans trêve, afin de vaincre notre ennemi extérieur si opiniâtre.

« Les grèves et les réunions séditieuses ne font que pousser la foule désœuvrée à des troubles qui ont toujours forcé et forceront toujours les autorités à recourir à la force armée, ce qui cause nécessairement la mort de victimes innocentes.

« Je sais que la vie de l’ouvrier n’est pas facile. Il y a bien des choses à améliorer et à organiser ; mais prenez patience. Vous comprenez vous-mêmes, en toute conscience, qu’il faut être également juste envers vos patrons et prendre en considération les intérêts de Notre industrie.

« Mais c’est un crime que de réunir une foule séditieuse pour Me déclarer vos besoins.