Page:Peguy oeuvres completes 04.djvu/186

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ainsi dire tout entier consacré au plaisir. On trouverait encore un très grand nombre d’ouvriers, et non pas seulement des vieux qui aiment le travail.

Tel étant notre socialisme, il est évident qu’il était, qu’il faisait un assainissement de la nation et du peuple, un renforcement encore inconnu, une prospérité, une floraison, une fructification. Bien loin d’en conjurer, d’en conspirer la perte. Nous avions déjà la certitude, que nous avons, que le peuple qui entrerait le premier dans cette voie, qui aurait cet honneur, qui aurait ce courage, et en un sens cette habileté, en recevrait une telle force, une telle prospérité organique et moléculaire, constitutionnelle, histologique, un tel renforcement, un tel accroissement, un tel assainissement de tous les ordres de sa force que non seulement il marcherait à la tête des peuples, mais qu’il n’aurait plus rien à redouter jamais, ni dans le présent ni dans l’avenir, ni de ses concurrents économiques, industriels, commerciaux, ni de ses concurrents militaires.

Ainsi l’embourgeoisement par le sabotage suit une marche exactement inverse de celle que nous voulions suivre. Et faire suivre. Nous voulions qu’un assainissement du monde ouvrier, remontant de proche en proche, assainît le monde bourgeois et ainsi toute la société, toute la cité même. Et il s’est produit au contraire, en fait il s’est produit qu’une démoralisation du