Page:Peguy oeuvres completes 04.djvu/326

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Victor-Cousin, prolongement de notre rue de la Sorbonne, pressé pour aller prendre le train avec vous à cette gare du grand-duché de Luxembourg, comme disait un réserviste de Palaiseau, ce qui prouve que Palaiseau n’a point dégénéré depuis Bara, et ce qui prouve aussi que la réserve n’a point dégénéré, n’est point devenue indigne de l’active, le même train, je pense le train de cinq heures 53, qui est votre train, parce qu’il s’arrête à Massy-Palaiseau, qui débouchant brusquement rue Soufflot vous dira, au premier mot de vous, sans autre sommation les vers du Panthéon qui est au bout de la rue Soufflot :


Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie
Ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie.
Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau,
Toute gloire près d’eux passe et tombe éphémère ;
       Et, comme ferait une mère,
La voix d’un peuple entier les berce en leur tombeau !

       Gloire à notre France éternelle !
       Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
       Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
       A ceux qu’enflamme leur exemple,
       Qui veulent place dans le temple,
       Et qui mourront comme ils sont morts !

C’est pour ces morts, dont l’ombre est ici bienvenue,
Que le haut Panthéon élève dans la nue,