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Page:Peguy oeuvres completes 04.djvu/347

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laires ; et c’est précisément dans les Rayons et les Ombres :

« La borne du chemin, qui vit des jours sans nombre,
Où jadis pour m’attendre elle aimait à s’asseoir,
S’est usée en heurtant, lorsque la route est sombre,
Les grands chars gémissants qui reviennent le soir.



Les classiques n’avaient pas seulement les rimes en èbre(s), si je puis dire comme rimes attendues ; ténèbres, funèbres, célèbres :

Ô combien d’actions, combien d’exploits célèbres
Sont demeurés sans gloire au milieu des ténèbres,

Ils avaient entrailles, funérailles, batailles ; foudre, poudre ; marque(s), monarque(s) ; et dans Racine Oreste, funeste :

Qui l’eût dit, qu’un rivage à mes vœux si funeste
Présenteroit d’abord Pylade aux yeux d’Oreste ?

Et tantôt c’est beau, et tantôt c’est attendu :

Je te vis à regret, en cet état funeste,
Prêt à suivre partout le déplorable Oreste,

C’est même peut-être ce qu’il a fait de plus fort, que ce soit attendu, et si beau.

Et vous laissant toucher d’une pitié funeste,
D’une guerre si longue entretenir le reste.