Page:Peguy oeuvres completes 04.djvu/348

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Il y a aussi encor et Hector à la rime. Il est extrêmement remarquable, dans tout Andromaque déjà, combien Racine met les noms propres à la rime, ce qui est une droite et grande et brave et directe façon de quarrer le vers. Grèce, Sparte, Hélène, Troie, Ulysse, Achille, Épire, Pyrrhus, Hermione, et même États. Cela donne au vers une facture délibérée, complète, un achèvement plein carré, une absence d’hésitation, une volonté d’emplir. Pylade. Troie revient deux fois, trois fois à la page, deux fois avec proie, une fois avec joiela Phrygie, les Troyens.


Cléone

Et qu’est-ce que sa vue a pour vous de funeste ?
Madame, n’est-ce pas toujours le même Oreste

Et reste. Même page :

Hé bien, Madame, hé bien, écoutez donc Oreste.
Pyrrhus a commencé, faites au moins le reste.

Tel est de mon amour l’aveuglement funeste.
Vous le savez, Madame ; et le destin d' Oreste

Je vous entends. Tel est mon partage funeste :
Le cœur est pour Pyrrhus, et les vœux pour Oreste.

Ilion. Andromaque. Troyenne.

Ses yeux s’ouvroient, Pylade ; elle écoutoit Oreste,
Lui parloit, le plaignoit. Un mot eût fait le reste.