Page:Peguy oeuvres completes 04.djvu/351

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Je découvrais en vous d’assez illustres marques
Pour vous préférer même aux plus heureux monarques :

Quand Oreste n’est plus là, reste et funeste s’arrangent ensemble :

Vous devez présumer de lui comme du reste :
Le trépas n’est pour eux ni honteux ni funeste ;

La rime main(s), Romain(s) ; — homme, Rome est partout dans Hugo ; elle était naturellement déjà partout dans Corneille et ils se joignent profondément par ce métier. Voilà ce qu’il faudrait considérer un peu, c’est à des considérations de cet ordre qu’il faudrait docilement se livrer avant de croire que l’on peut tout fonder sur une séparation du classique et du romantique. Il y aurait tant à dire. Hugo était peut-être au fond un classique mauvaisement ambitieux qui pour arriver s’est revêtu, s’est maquillé d’un romantique. Parce que c’était la mode qui venait. D’une mode romantique. Il y aurait tout un travail à faire, qui sait, une thèse, sur toute une famille de vers chez Hugo, dans toute la première moitié de son œuvre, mais au fond dans toute son œuvre, qui est incontestablement une famille virgilienne. Et un deuxième travail, beaucoup plus considérable peut-être, sur une famille cornélienne que je crois encore beaucoup plus étendue. Plus nombreuse. Par contre je crois que l’on ne trouverait pas dans Hugo un seul vers racinien.

Hélas ! c’étoit lui-même ; et jamais notre Rome
N’a produit plus grand cœur ni vu plus honnête homme.

Que je me prive ainsi du seul bien qui me reste !