Voici le nom saxon. C’est justement dans la Colonne. Vous n’êtes peut-être pas comme moi. Je trouve que ce saxon est prodigieux. Mais dans une ode à la Colonne, ça dépasse tout. C’est particulièrement bien placé. C’est prodigieux au deuxième degré. C’est comme pour Du Bellay, il n’a certainement plus pensé aux Saxons. Aux vrais. Il avait oublié les 14.000 Saxons de Leipzig et la cavalerie wurtembergeoise. Février 1827, il avait vingt-cinq ans ; il n’y avait pourtant que quatorze ans :
C’est moi qui me tairais ! Moi qu’enivrait naguère
Mon nom saxon, mêlé parmi des cris de guerre !
Moi, qui suivais le vol d’un drapeau triomphant !
Qui, joignant aux clairons ma voix entrecoupée,
Eus pour premier hochet le nœud d’or d’une épée !
Moi, qui fus un soldat quand fêtais un enfant !
Non, frères ! non, français de cet âge d’attente !
Non, frères ! non, Français de cet âge d’attente !
Ce qui était évidemment la bonne graphie. Français, et non français. Grande capitale et non pas bas de casse. C’est dans l’édition définitive qu’on lui a fait la faute, qui n’était pas dans les premières, dans les anciennes