Page:Peguy oeuvres completes 04.djvu/412

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nouvelle attente, qui met, qui tient, qui laisse tout en suspens, en attente au deuxième degré :

et Ruth se demandait,


un songe en descendit.


enfin le fin du fin, la rime riche d’un nom commun avec un nom propre, avec consonne d’appui ; sur consonne d’appui ; et la rime avec ce nom propre, ce qui est le dernier des derniers, le dernier raffinement, pour un maître rimeur, la rime avec ce nom propre d’un temps personnel de la conjugaison d’un verbe : Judith, descendit ; Jérimadeth, demandait. Dans les deux cas, (avec un nom propre), troisième personne du singulier (du parfait ou de l’imparfait) de l’indicatif. De l’imparfait ou du prétérit. La rime non attendue, ou enfin attendue à force de n’être pas attendue, la rime attendue doublement inattendue ; nullement cette rime paresseuse attendue, cette rime toute allante qui fait rimer le nom avec le nom, l’adjectif avec l’adjectif, le verbe avec le verbe, l’adverbe avec l’adverbe.


Qui vous dira la vérité. Qui vous révélera désormais les secrets de la facture. Car tels étaient nos sérieux Délassements Comiques. Il en est de moins graves. Il en est de moins sages. Il en est de moins fous. Qui vous dira sur la plaine, devant un autre coucher de soleil, (il en est tant), triste et rouge et grand sur l’étang de Saclay, triste et long sur la plaine, sur le chaume et sur