Page:Peguy oeuvres completes 04.djvu/421

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qu’il y avait eu dans ces nouvelles journées de napoléonien, de gloire impériale, de guerre impériale, d’épopée impériale. Ce n’est point dans sa préface qu’on le voit, dans sa préface sans titre ni mention de préface, datée du 25 octobre 1835, et qui, comme toutes ses préfaces en prose, est un chef-d’œuvre de bafouillage. C’est déjà dans le Prélude, qui est beau, étant en vers, daté du 20 octobre 1835, et après lequel en effet il n’avait plus rien à mettre en préface :

De quel nom te nommer, heure trouble où nous sommes ?

où sont précisément les trois ou quatre grands vers de cette strophe :

« C’est peut-être le soir qu’on prend pour une aurore !
Peut-être ce soleil vers qui l’homme est penché,
Ce soleil quon appelle à l’horizon qu’il dore,
Ce soleil qu’on espère est un soleil couché ! »

Cette liaison de guerre, cette liaison napoléonienne est marquée au seuil du recueil, dans le premier poème du recueil, Dicté après Juillet 1830, en vers dont les uns sont bons et les autres mauvais :

Frères ! et vous aussi vous avez vos journées !
Vos victoires, de chêne et de peurs couronnées,
Vos civiques lauriers, vos morts ensevelis,
Vos triomphes, si beaux à l’aube de la vie,
Vos jeunes étendards, troués à faire envie
       À de vieux drapeaux d’Austerlitz !

Mais on ne peut pas dire que cette parenté, que cette liaison lui ait échappé.