ils n’y ont point de compétence. Nulle maîtrise. Ils n’y sont point inspirés. Ils ignorent la douceur, qui est toute et plus que la cruauté. C’est un genre où ils ne réussissent point.
Esther même ne vaut pas mieux. Elle a, on verrait aussitôt qu’elle est aussi cruelle, sinon plus ; elle a toute la perfidie de cruauté plus que d’une femme du monde, d’une femme de cour, et en plus, en outre, ce qui achève tout, comme Joad elle l’a sacrée.
Mais où cette Iphigénie est surtout redoutable, c’est dans la tendresse. Où elle est invincible, c’est dans la cruauté de tendresse. Alors il n’y a pas un mot qui ne porte :
Si pourtant ce respect, si cette obéissance
Paroît digne à vos yeux d’une autre récompense,
(Au fond il n’y a pas un mot qui ne soit meurtrier). (Et il faudrait les marquer tous).
Si d’une mère en pleurs vous plaignez les ennuis,
J’ose vous dire ici qu’en l’état où je suis
Peut-être assez d’honneurs environnaient ma vie
Pour ne pas souhaiter qu’elle me fût ravie,
Ni qu’en me l’arrachant un sévère destin
Si près de ma naissance en eût marqué la fin.
Fille d’Agamemnon, c’est moi qui la première,
Seigneur, vous appelai de ce doux nom de père ;
C’est moi qui si longtemps le plaisir de vos yeux,
Vous ai fait de ce nom remercier les Dieux,
(Quels vers ; une douceur unique ; et il n’en reste qu’un arrière-goût de cruauté filiale pour ainsi dire ; un goût, une sorte de cruauté filiale de jeune Atride, d’on ne sait quelle jeune Atride, avec tous les raffinements, comme