qui nous travaille infatigable. On n’en peut point toucher un mot qui ne soit nocif et sacré. Nous n’en souffrons que trop, quelquefois, aux cahiers, le jeudi. Mais c’est la marque même et le signe de la valeur, du prix propre, le signe de l’élection.
Pour moi si ayant achevé une œuvre infiniment plus grave je viens à l’âge des Confessions, qui est, comme on sait, cinquante ans révolus, à neuf heures du matin, c’est ce que je me proposerai certainement d’y représenter. J’essaierai, reprenant, achevant mon ancienne décomposition du dreyfusisme en France de donner non pas une idée, mais j’essaierai de donner une représentation de ce que fut dans la réalité cette immortelle affaire Dreyfus. Elle fut, comme toute affaire qui se respecte, une affaire essentiellement mystique. Elle vivait de sa mystique. Elle est morte de sa politique. C’est la loi, c’est la règle. C’est le niveau des vies. Tout parti vit de sa mystique et meurt de sa politique. C’est ce que j’essaierai de représenter. J’avoue, je commence à croire que ce ne sera pas inutile. Je soupçonne qu’il y a sur cette affaire Dreyfus de nombreux malentendus. J’avoue que je ne me reconnais pas du tout dans le portrait que Halévy a tracé ici même du dreyfusiste. Je ne me sens nullement ce poil de chien battu. Je consens d’avoir été vainqueur, je consens (ce qui est mon jugement propre) d’avoir été vaincu (ça dépend du point de vue auquel on se place), je ne consens point d’avoir été battu. Je consens d’avoir été ruiné, (dans le temporel, et fort exposé dans l’intemporel), je consens d’avoir été trompé, je consens d’avoir été berné. Je ne