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LE PORCHE

Amie des enfants, amie et sœur de la jeune Espérance
Ô nuit qui panses toutes les blessures
Au puits de la Samaritaine toi qui tires du puits le plus profond
La prière la plus profonde.

Ô nuit, ô ma fille la Nuit, toi qui sais te taire, ô ma fille au beau manteau.

Toi qui verses le repos et l’oubli. Toi qui verses le baume, et le silence, et l’ombre

Ô ma Nuit étoilée je t’ai créée la première.
Toi qui endors, toi qui ensevelis déjà dans une Ombre éternelle
Toutes mes créatures
Les plus inquiètes, le cheval fougueux, la fourmi laborieuse,
Et l’homme ce monstre d’inquiétude.
Nuit qui réussis à endormir l’homme
Ce puits d’inquiétude.
À lui seul plus inquiet que toute la création ensemble.
L’homme, ce puits d’inquiétude.
Comme tu endors l’eau du puits.
Ô ma nuit à la grande robe
Qui prends les enfants et la jeune Espérance
Dans le pli de ta robe
Mais les hommes ne se laissent pas faire.
Ô ma belle nuit je t’ai créée la première.
Et presque avant la première
Silencieuse aux longs voiles
Toi par qui descend sur terre un avant goût
Toi qui répands de tes mains, toi qui verses sur terre
Une première paix
Avant-coureur de la paix éternelle.