Page:Peguy oeuvres completes 08.djvu/120

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OE U V R E S POSTHUMES On voit que Rousseau a un peu passé par là, s'il est encore permis de prononcer ce nom de Rousseau. Florestine est sensible. Tout le monde est sensible.

Cette pièce est un autre Tartufe, comme l'indique le premier titre, je veux dire le premier titre des deux (titre complet : L'autre Tartufe, ou la Mère coupable), et même elle est fort ostensiblement et formellement reportée du premier. Enfin du Tartufe. Du grand. A ce titre déjà elle est fort intéressante. Et de bonne tenue. Et de bonne compagnie. Et de bonne leçon. Bien élevée. Et importante même pour la technique profonde de l'art. Voulant donner une réplique, faire une réplique, ayant à opérer une réplique il a eu cent fois raison de la faire ostensiblement une réplique. Loya- lement. Car il y a une loyauté d'art aussi certaine et aussi saisissable, aussi pure que toute loyauté. Aussi compétente que tout honneur. Voulant donner un report, un deuxième Tartufe, une deuxième édition du Tar- tufe, il a eu cent fois raison d'en faire assez exactement un report, franchement, ostensiblement, et de marquer le coup, et de marquer que c'était (bien) un report. Sans tricher, sans truquer, sans faire le niais, sans nous vouloir abuser, sans feindre, sans innover, et que ce fût une invention première. Dès la scène II, et même dès le commencement de la scène II, Figaro s'amuse à nommer Bégearss, en appuyant, dit le texte, Honoré- Tartufe. Quelque sot eût essayé, (vainement), de fuir le premier Tartufe et jusqu'à l'ombre et au souvenir du premier Tartufe, (ou il se serait mêlé de le vouloir faire

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