Page:Peguy oeuvres completes 08.djvu/121

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G L I oublier, le sot), et se serait efforcé d'éviter à tout prix d'en donner, d'en éveiller l'idée, d'en éviter à tout prix le report, et jusqu'à l'apparence même du report, d'éviter à tout prix un rapprochement, et de risquer d'éveiller l'idée même d'un rapprochement, et cette grosse malice nous eût outrés, et tant d'efforcement nous eût fait peiner, et cette incessante et inutile tentative de fuite nous eût été insupportable. Trop visible et trop miséra- ble. Trop apparente et trop perpétuellement défaillante. Trop petite. Trop à la suite. Trop petite servante (de Molière, c'est le cas de le dire). Un autre se fût efforcé, et se fût perdu, par cet efforcement même, et nous eût dégoûtés. Par tant de simplicité. (Que d'ignorerMolière). C'est-à-dire enfin par tant de duplicité. Mais de 1784, et même de 1775 à 1792 Figaro n'était pas devenu une bête. Voulant faire un autre Tartufe, il a pris les devants, il a eu cet esprit, il a simplement fait un autre Tartufe. La directitude est la plus grande malice, parce qu'elle est la droiture. La véritable simplicité est de toutes les filles celle qui aie plus d'esprit. Ce Figaro n'a pas vou- lu nous donner le change et nous lui en savons d'abord le plus grand gré. Il a eu l'esprit de faire tranquillement un autre Tartufe. Alors ça va bien. Nous savons à quoi nous en tenir. Nous savons à qui nous avons affaire. Il a eu l'esprit de nous faire confiance. Cette confiance qu'il nous fait nous met aussitôt à l'aise. Il se met si résolument derrière le grand frère que c'est nous qui aurions mauvaise grâce à lui reprocher d'être le deu- xième.

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