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ŒUVRES POSTHUMES

Cette confiance qu'il nous fait fait naturellement que nous lui faisons confiance.

Il ne fait pas le malin, et c'est ce que nous aimons le plus.

Je ne sais pas pourquoi, dit l'histoire, on ne parle jamais de cette troisième pièce. On la traite comme une Fanchon, comme une Cendrillon qu'on laisserait au coin du feu. Elle vaut infiniment mieux que cette cendre. Et que cette négligence et que cet abandon. Et que cet oubli. D'abord elle est fort bien faite, plus ferme, plus robuste, plus saine (j'entends de construction) (et de tout) que le Mariage, mieux conduite, (parce qu'elle est moins conduite et que la main de l'auteur y est moins), (je ne parle pas du Barbier), moins fragile- ment embroussaillée d'intrigues, (oui c'est une pièce beaucoup moins intrigante, et même pas intrigante du tout), plus une, plus allante son chemin, d'un tissu plus ferme et d'une toile beaucoup plus robuste. Enfin elle est très bonne. C'est une bonne pièce. Pourquoi la laisse-t-on à la maison. Et elle est fort bien écrite. Mais ce n'est pas ce que je retiens aujourd'hui dans ce drame.

Oui pourquoi, dit l'histoire, pourquoi la laisse-t-on à la maison ? Il y en a peut-être une raison, bien simple, j'en vois peut-être une raison, qui me touche de très près, qui tient à mon essence même et à ma nature même et à ce qu 'il y a de plus profond dans mon com- mandement. Dans mon être même. Je crois fortement, dit l'histoire, que non seulement les œuvres en géné-

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