Page:Peguy oeuvres completes 08.djvu/153

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G L I supporté bien d'autres. Depuis. Et nous en avons connu de nouveaux. Et nous en avons connu de totaux. Dans ses plus grands abus l'ancien régime n'a jamais été le règne de l'argent. Je veux dire qu'il ne l'a jamais été et uniquement et totalement. Le monde et le régime moderne est le règne de l'argent.

Sans aucunes réserves, sans limitation ni défaut.

Le règne inexpiable de l'argent.

Mais voilà, dit l'histoire, nous ne sommes plus ce peuple qui bouillait dans sa peau. Et c'est ce qui fait encore si mélancolique, dit-elle, cette romance de Ché- rubin. C'est qu'alors c'était ce peuple qui se sentait partir pour faire la plus grande inscription que l'on ait jamais faite dans le monde, pour inscrire la plus grande histoire temporelle que l'on ait jamais inscrite dans l'histoire du monde. C'est qu'alors c'était ce peuple qui sentait que rien ne lui résisterait, ce peuple qui ne pouvait se tenir d'en mettre, qui se sentait du sang plein les veines, qui se sentait appelé vers ces premiers moulins sur cette butte et à travers vingt et trois années de la plus grande épopée qui ait jamais été jouée dans le monde vers cette dernière ferme au coin de ce bois vers cette plaine sur ces hauteurs de Hougoumont.

Depuis cette canonnade où tout devait commencer, jusqu'à cette nuit tombante où tout devait finir.

(L'ancien régime, dit l'histoire, au moins n'avait pas commis cet abus d'être uniquement, inexpiablement le règne, le régime de l'argent. Des puissances spirituelles

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