Page:Peguy oeuvres completes 08.djvu/159

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CLIO un vers ter-ternaire de neuf commandant à des vers bi-lernaires et ter-binaires de six. Une coupe profonde et par suite une parenté profonde l'unit à ces vers sur lesquels il commande. C'est un glas à trois et le glas et trois sont présents partout. Lui-même il est ter-ter- naire, coupé en trois fois trois. Alors il règne. Et les autres, les vers de six, donnent une impression de sujétion, une impression d'être commandés. D'être moins forts, dans le même genre, d'être moins puis- sants, moins réussis, de ne pas être pleins, de ne pas être totaux, de ne pas être aboutis, dans la même coupe, car quand ils veulent se couper en trois ils ne peuvent se couper que par deux, et quand ils veulent se couper par trois ils ne peuvent se couper que en deux. Ils ne peuvent faire que du trois fois deux ou du deux fois trois. Lui seul peut faire du plein, du total, du quarré : du trois fois trois. C'est bien là le vrai commandement. Il est le chef, mais commandant à des membres, à des hommes de même race.

Il commande parla rime, puisque Hugo s'est astreint à trouver, (ce n'était point difficile), mais à mettre en rime à cette misère successivement dix-sept rimes en ère et en erre et en aire. Puisqu'il a fait dix-sept pre- miers vers dans cette rime et puisque suivant fidèlement la leçon de l'ancien Malbrou ces dix-sept premiers vers, passant par-dessus les dix-sept deuxièmes, par-dessus le deuxième-refrain, se redoublent et par cette rédu- plication forment les dix-sept troisièmes. Ainsi en définitive dans Hugo la rime en erre (ou en ère) com-

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