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ŒUVRES POSTHUMES

honneur, qu'on lui maintienne son honneur propre.

Il ne s'agit pas de défendre les dieux. Ils sont indé- fendables. Non pas seulement qu'ils soient de faux dieux. Cela ne serait peut-être rien. Mais ils sont mau- vais, mais ils sont méchants, infiniment moins purs, infiniment moins pieux, il faut dire le mot infiniment moins sacrés que les hommes. (Excepté Zeus toutefois, lui seul, quand il agit comme Zeus des hôtes. Mais ce que vous aurez précisément à examiner, entre autres, ce que vous avez précisément à vous demander, c'est si la religion olympienne fut bien la religion du monde antique ou si elle n'en fut pas seulement la religion apparente, (je veux dire non pas tant celle qui parait que celle qui apparaît, qui apparaissait), la religion de surface et de couverture, la religion de dessus, et si la profonde et si la réelle religion antique ne fut point la religion des hôtes, la religion de la supplication antique. Pour aller tout de suite au fond du débat et nous rendre à la dernière extrémité, au point limite, ce que vous aurez à examiner, au point limite, ce que vous aurez à vous demander, à la pointe même de l'extré- mité du débat, c'est précisément, ce sera si nommé- ment le Zeus des hôtes est le même être que le Zeus olympien.

Littéralement si c'est le même Dieu. Mettons le même dieu.

Naturellement, dit-elle. Pour toute l'antiquité il fut le même dieu. Mais nous savons très bien aussi que ce n'est pas une raison. Ce fut historiquement le même

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