Page:Peguy oeuvres completes 08.djvu/324

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ŒUVRES POSTHUMES une énorme pierre de taille. Et personne ne s'en était aperçu. On taisait dans ce temps là les travaux de la Nouvelle Sorbonne. (Vous entendez, dit-elle, la Nou- velle Sorhonne. Tenez, voilà ce qui marque les dates, ce qui coupe une génération. Quand vous dites la Nou- velle Sorbonne, à présent, les hommes de votre temps, vous voulez dire Lanson et son fidèle Rudler. Mais eux quand ils disaient la Nouvelle Sorhonne ils voulaient dire la Sorbonne de M. Nénot, comme le Nouvel Opéra était l'Opéra de Garnier. C'était cette Sorbonne aujour- d'hui presque déjà vieille et qui devient peu à peu (archi- tectoniquement inhabitable). On faisait donc, ou on se préparait à entreprendre les travaux de la Nouvelle Sorbonne. (A moins, dit-elle, que ce ne fussent ceux du Collège de France, ou quelques autres, (c'était peut-être bien tôt pour la Nouvelle Sorbonne). 11 y avait beau- coup d'énormes pierres de taille à pied d'œuvre. Ici même un fédéré s'était mis derrière une gigantesque pierre de taille, beaucoup plus haute que lui. Il tirait sur les troupes qui montaient par la rue des Ecoles, (mais y avait-il une rue des Écoles ; était-elle déjà percée ; je ne sais jamais rien, dit l'histoire. Il fau- drait que je fasse des recherches. Voilà où le chroni- queur, lui, n'hésite pas). (Il aimerait mieux se tromper, que d'hésiter). Enfin il tirait sur les troupes qui mon- taient du boulevard Saint-Michel. (Celui-là, dit-elle, je pense que je suis sûre qu'il existait). Tout à coup la pierre, qui était debout, se renversa littéralement sur lui ; comme une grande pierre tumulaire ; la lame,

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