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NOTE SUR M. BERGSON
ET LA PHILOSOPHIE BERGSONIENNE

Tous ces débats qui se livrent depuis deux ou trois ans sur et pour et contre M. Bergson et la philosophie bergsonienne eussent été fort éclairés, (mais voulait-on les éclairer), si on avait consenti à examiner ce que nous entendons par intellectualisme. On a feint de croire que la querelle faite à l’intellectualisme était une querelle faite à la raison, à la sagesse, à la logique. Et à l’intelligence.

La philosophie de M. Bergson est presque aussi mal comprise par ses adversaires que par ses partisans. Et ce n’est pas peu dire. D’abord la raison n’est pas la sagesse et ni l’une ni l’autre n’est pas la logique. Et les trois ensemble ne sont pas l’intelligence. Ce sont trois, — et quatre, — ordres, ce sont trois, — et quatre, — royaumes, et il y en a beaucoup d’autres. Or la révolution, l’invention bergsonienne n’a point consisté à déplacer ces royaumes mais à y opérer une révolution de l’intérieur. Et il n’est pas étonnant que