Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/168

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Ménélas n’avait point attiré mon attention sur ce numéro, j’étais frustré de grands enseignements. Le cousin Pons est évidemment du pays de M. Combes. Il y a longtemps que je soupçonnais cette Revue Critique des Livres Nouveaux d’être un organe, si je puis dire, combiste. Cette Revue porte des enseignements jusque sur sa couverture. Ainsi on y voit, sur sa couverture, que le cousin Rudler y est représenté comme Docteur ès lettres et comme Professeur au Lycée Louis le Grand. Il n’y est pas représenté comme exerçant quelque domination à l’École Normale Supérieure. Serait-ce une erreur de mes sens abusés, que notre camarade fait un cours à l’École Normale Supérieure, et des mauvaises leçons sur Hugo. Mais ouvrons la revue du cousin Paméla. La première leçon que j’y prends est une assez bonne leçon de classement. Tout peu cousin que je sois, je distingue assez rapidement ce que c’est que cette Revue. C’est une Revue cousine. Je veux dire entre cousins. C’est d’abord, et excellemment, c’est au premier degré une revue où ceux qui ne font rien disent du mal de ceux qui font quelque chose. Mais si par malheur, — (ou par erreur), — un de ceux qui ne font rien a eu le malheur de faire quelque chose, alors un autre de ceux qui ne font rien est délégué à dire de celui qui par malheur a fait quelque chose un bien dont sur un exemple on va avoir une légère idée. Ainsi la Revue devient au deuxième degré une Revue d’encensement mutuel. Mon Dieu ce n’est pas la première fois que ça se voit. En un mot il y a pour ces gens-là ceux qui sont de la Revue, et ceux qui ne sont pas de la Revue. Le cousin Pénélope est de la Revue, et moi Péguy on se rend compte assez rapidement que je ne suis pas de la