Revue. Car « chaque numéro de la Revue, si j’en crois la dernière page de la couverture, est divisé en trois parties : 1o étude sur un ouvrage récent, ou sur un ensemble de publications récentes de premier ordre ou d’actualité ; 2o comptes rendus ordinaires ; 3o livres annoncés sommairement. » On pense bien que je suis dans les comptes rendus ordinaires. On m’aurait bien mis dans les livres annoncés sommairement, mais on n’aurait pas eu la place pour m’éreinter. Il fallait deux pages et neuf lignes au cousin Babylas. Le livre hors ligne, ou pour parler exactement, le livre de premier ordre d’aujourd’hui est le tome III de l’Histoire de la langue française, des origines à 1900, de notre maître M. Brunot (attention, attention, il faut dire ici notre maître et ne pas aller dire notre cousin M. Brunot, le roi n’est pas son cousin). (Et je ne me fierais qu’à demi à sa jovialité). C’est donc le tome III de M. Brunot qui est l’ouvrage récent ou d’actualité. On pouvait tomber beaucoup plus mal. Je n’ai aucune compétence dans l’Histoire de la langue française, mais en attendant que j’y aie acquis quelque compétence, ce qui ne saurait tarder, je suis plein de respect pour notre maître M. Brunot, j’ai pour les travaux de M. Brunot, moi écrivain, tout le respect qu’un soldat qui a fait la guerre a pour un historien des poudres et salpêtres, qui ne l’a pas faite, tout le respect qu’un peintre, qui a fait des tableaux, a pour un historien de la boîte à couleurs, qui n’en a point fait. Mais en attendant que j’aie acquis quelque compétence dans l’Histoire de la langue française je dois à M. Brunot par ce numéro même un bon enseignement. Car c’est un cousin nommé Sudre ou si vous voulez c’est un nommé
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