Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/191

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ments, celui qui rompt les parenthèses n’est pas criminel seulement envers ceux qu’il contamine ou fait contaminer. Il est criminel envers tout le monde parce qu’il est criminel envers tout le système. Il blesse tout le système. Il empêche le propos même, la conversation, la guerre, la paix, l’existence, l’être, tout. Il ne frelate pas seulement ceux qu’il frelate. Il frelate ensemble les amis et les ennemis de ceux qu’il frelate et les tiers de ceux qu’il frelate et ensemble les témoins et ensemble tous les autres. Tout.

§ 267. — Ce grief me paraît infiniment grave et M. Laudet a peut-être tort de regretter que sur cette matière j’aie fait un communiqué. Ce communiqué au contraire l’a sauvé de quelques vivacités que j’eusse certainement laissé passer dans un article ordinaire. Ce grief, ce premier crimen, ce premier chef d’accusation est selon moi tellement grave que ce que je veux dire à présent n’a plus qu’une importance évidemment secondaire, n’est plus qu’une trahison du deuxième plan. D’autant que j’en suis plus particulièrement la victime et qu’une simple décence m’interdit de trop y insister.

Voici ce que je vais dire. Il y a une première duplicité, une première trahison de M. Laudet qui est à mon sens infiniment grave parce qu’elle porte sur la foi et en matière de foi et qu’elle porte atteinte à la chrétienté même. Il y a une deuxième duplicité, une deuxième trahison de M. Laudet, infiniment moins grave, j’en conviens, secondaire, j’en conviens, sérieuse tout de même, parce qu’elle porte sur la culture et qu’elle porte atteinte à nos humanités.

Que M. Laudet ne fasse pas l’ignorant. Qu’il ne se