Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/190

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falsifications et de ces sophistications de denrées alimentaires, quand on fait de ces mélanges et, comme disent nos typos, de ces mastics de publics, ce sont toujours les cœurs fidèles qui sont contaminés, ce sont toujours les cœurs fidèles qui sont lésés, qui reçoivent une atteinte. L’impur tache toujours le pur, le pur, hélas, ne purifie point l’impur. On l’a bien vu par cet article de M. le Grix, où l’opération n’a point consisté à faire croire aux amis de M. Anatole France que la Jeanne d’Arc des Procès, que la Jeanne d’Arc de notre populaire Histoire de France, que la surnaturelle Jeanne d’Arc, que sainte Jeanne d’Arc était historique, mais où naturellement elle a consisté au contraire à vouloir faire croire aux chrétiens que la Vie de Jeanne d’Arc, de M. Anatole France, était une pieuse et laïque exégèse.

Je ne puis que m’en tenir à la position que j’ai exposée dans le communiqué et qui sur ce point a toujours été la mienne. Je ne puis que confirmer ce que j’ai posé, en de beaucoup meilleurs termes, dans le communiqué. Le commencement, ou plutôt l’avant-commencement de toute conversation, de tout propos, de toute guerre, — (qu’il y a une première et une deuxième loyauté de la guerre), — de toute entrée en matière même, de toute alliance, de toute amitié, de toute paix, c’est d’abord que d’abord chacun soit ce qu’il est, loyalement, sincèrement, clairement, sérieusement ; que chacun soit proprement ce qu’il est. L’être qu’il est. Et le plus profondément qu’il le peut. Alors on peut causer. Alors on peut voir. Alors on peut être. Alors, mais alors seulement. Celui qui fait des brouillages, des contaminations et des mastics, des micmacs et des chevauche-