Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/226

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

considère essentiellement ces Cahiers comme une sorte de libre cité, comme un libre faisceau, comme une institution libre ; comme un institut. M. Laudet comprendra difficilement ce statut et ces mœurs, lui qui gouverne sa Revue et qui ne se gouverne que par le gouvernement capricieux d’un despote. La fondation même des Cahiers et la vie, — (on pourrait presque dire la survie), — des cahiers depuis douze ans est réglée par une discipline, est gouvernée par un statut que tout le monde a toujours observé, qui n’a jamais cessé d’être respecté de toutes parts. C’est une maison que je gère. Ce n’est point un État que je gouverne. Telles sont les mœurs de la liberté. M. le Grix, M. Laudet aura peut-être du mal à se les représenter. Nous n’avons ici aucun mal à les exercer. Autant je revendique intégralement ma liberté à mon tour et en mon lieu comme collaborateur des cahiers, pour mes œuvres, pour des articles, — cette liberté que j’assure temporellement à tous nos collaborateurs, — autant par un scrupule de rectitude que M. Laudet ne comprendra peut-être pas je ne veux point engager les cahiers officiellement, en leur office, ex officio, et venant de leur office dans un communiqué qui n’engageait que moi personnellement mais qui personnellement m’engageait tout entier. Un article sur ou contre M. Laudet pouvait et devait paraître dans les cahiers. Un communiqué ne pouvait et ne devait pas paraître dans les cahiers.

Précisément parce qu’un communiqué est beaucoup plus qu’un article, engage infiniment plus, est beaucoup plus un acte.

Je voulais que ce communiqué ne fût qu’ensuite porté à la connaissance des abonnés des cahiers ; qu’il n’en-