Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/225

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des Professeurs catholiques de l’Université qui a 190 abonnés, parmi lesquels 33 abonnés fermes n’ont pas encore acquitté leur abonnement. » Vous saisissez comme moi la finesse de la plaisanterie, surtout répétée trois fois. C’est le cas de le dire : Numero Deus.

Eh bien il faut que M. Laudet en prenne son parti. Il est très puissant. Il sait très bien qu’il est très puissant. Il est redouté pour sa puissance et non moins pour ses alliances temporelles. Il sait très bien, j’aime mieux lui dire tout de suite qu’un communiqué sur M. Laudet ne se placerait pas facilement. Il en triomphe un peu grossièrement. Il a raison. Il est juste que les gros volumes sociaux triomphent.

Il est certain que profondément atteint par cette agression inattendue, par cette agression gratuite, si pleine de trahison et d’ingratitude j’éprouvai instantanément le besoin de me ressaisir. Et qu’un homme ne peut se ressaisir que sur sa ligne de retraite la plus profonde. Un homme assailli ainsi, à ce point, en ces termes, un homme ainsi menacé se manquerait à lui-même s’il ne cherchait pas immédiatement un point d’appui dans sa conscience la plus profonde, s’il ne prenait pas instantanément une base d’opération, un point non pas seulement un point d’appui, mais un point de rejaillissement, un point de ressource dans sa situation la plus profonde. Ainsi jaillit ce communiqué que je considère moi-même comme une Introduction en forme à mes Mystères de Jeanne d’Arc.

L’idée ne me vint pas un seul instant de faire passer ce communiqué dans les Cahiers de la Quinzaine. Je