Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/239

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cahiers, il faut hélas, encore plus hélas, il faut encore plus malheureusement que je me méfie ; c’est que l’on veut, c’est que l’on va commencer à éreinter mon œuvre, enfin mon œuvre propre, je veux naturellement dire mon œuvre d’écrivain. C’est devenu la règle du genre. Vous allez voir qu’il n’y manquera pas. On voit dans quel ordre de sentiments bas, et je puis dire à quel degré de tristesse ces messieurs me forcent à me mouvoir). — Il rappelle comment les Cahiers ont, depuis tantôt douze années, donné l’exemple le plus méthodique et le plus persévérant du désintéressement dans l’accueil fait aux écrivains, de la recherche du vrai dans le procédé d’art ; … » — Je voudrais bien savoir comment il eût fait pour dire le contraire. Cette façon de dire que le bien mérité, historique que l’on dit de vous est une grâce que l’on vous fait. Est une créance que l’on prend sur vous. Aussitôt après vient la pointe, comme il y en a plusieurs, qui sont dans l’article de M. Laudet la trace, l’héritage, la continuation, l’endossement de l’article de M. le Grix. — « il remémore aussi — (cet aussi est assez bon et vous a un petit air innocent, il a d’abord l’air de vouloir dire en plus, et on s’aperçoit après qu’il veut dire d’autre part, aussi bien ; au contraire ; par contre, par équivalence, pour faire (juste) compensation ; pour lui faire justice ; stricte ; contre lui ; parce que n’est-ce pas il faut aussi être juste ; c’est un petit aussi de polémique) — il remémore aussi comment l’auteur, après avoir été dreyfusard et socialiste, en était arrivé à reconnaître la nécessité d’une renaissance du spiritualisme et à se soumettre à une discipline mystique restaurée. »

Débarrassons-nous de cette pointe, bien qu’elle porte