Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/261

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ralement mieux s’en aller. C’était une habitude qu’elle leur avait fait prendre. Il y avait en ce temps-là au royaume de France de certaines heures qui sonnaient où les Anglais avaient envie de s’en aller. Quand elle entrait dans ces saintes colères, il ne faisait pas bon. Les Anglais n’en menaient pas large. Les Français non plus d’ailleurs. Elle avait de ces grandes colères qui n’ont été données qu’aux très grandes saintes, qui par la grande colère de Jésus, articulées par la grande colère de Jésus, chassant les marchands du Temple rejoignent dans le temps les plus grandes colères des plus grands prophètes du plus grand peuple d’Israël.

Ces lois de chevalerie d’ailleurs dès lors déclinante devaient bien d’ailleurs le lui revaloir, comme il arrive toujours quand un être en son âme profonde manque intérieurement de respect à une loi. Les lois savent toujours quand on leur manque, fût-ce dans le plus profond du cœur. Et c’est ce qu’elles pardonnent forcément le moins. C’est ce qu’elles pardonnent certainement le moins. Cette blessure profonde, cette blessure secrète, ignorée de tous, qu’elles ont vue. Jamais elle ne fut couverte, — et l’on peut dire que c’est une des conditions, que c’est peut-être la condition temporelle, je veux dire la condition de temps et de monde, comme nous disons de milieu où sa mission était appelée à se produire, qui lui retirant toutes les garanties de la guerre ordinaire, la laissant, la faisant exposée aux risques de guerre extrêmes, et surtout aux risques de guerre en outre, extraordinaires, donna à sa mission, à l’accomplissement de sa mission, cette grandeur unique de risque, d’exposition au danger, — jamais