Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/284

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758. Piteuse chose et digne est de plorer le trespassement de ce saint prince, qui si saintement et loialment garda son royaume, et qui tant de beles aumosnes fist, et qui tant de biaus establissemens y mist. Et ainsi comme li escrivains qui a fait son livre, qui l’enlumine d’or et d’azur, enlumina li diz roys son royaume de belles abbaïes que il y fist, et de la grant quantitei de maisons Dieu et de maisons des Preescheours, des Cordeliers et des autres religions qui sont ci-devant nommées.

759. L’endemain de feste saint Berthemi l’apostre, trespassa de cest siecle li bons roys Loys, en l’an de l’incarnacion Nostre Signour, l’an de grâce mil CC. LXX, et furent sui os gardei en un escrin et aportei et enfoui à Saint-Denis en France, là où il avoit eslue sa sépulture, ouquel lieu il fut enterrez, là où Diex a puis fait maint biau miracle pour li, par ses desertes.

Voilà comme il n’y était pas. Aussi que nous importe. Ce n’est pas cela que nous lui demandons. Que nous importe. Ce que nous lui demandons, c’est ce témoignage, c’est cette présence singulière du chroniqueur qui plusieurs fois passa en présence la présence temporelle même. Lui il ne veut pas nous prendre en traître. Qui l’eût cru, Joinville est pour les méthodes historiques. Cela prouve qu’il ne faut désespérer de rien. Il a vu ce qu’il a vu. Mais il n’a pas vu ce qu’il n’a pas vu. Il ne nous le cache point dans sa conclusion. 768. Je faiz savoir à touz que j’ai céans mis grant partie des faiz nostre saint roy devant dit, que je ai veu et oy, et grant