Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/299

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ce ton, dans une grande revue, lui qui n’a jamais rien produit, le censeur de ceux qui produisent.

Il se défendra, il me répondra sur le fond. Ou sur le fonds. Il prendra malheureusement un moyen terme. Il habillera autrement. Il niera les citations les plus évidentes. Il retirera, il reprendra sa parole. Il reniera ce qu’il a dit. M. Laudet lui en montre déjà les voies. Toutes les fois que dans sa réponse M. Laudet ne cite pas directement mon texte en plus petits caractères, toutes les fois qu’il ramasse ma « pensée » pour la réfuter, non seulement il la fausse, ce ne serait rien, c’est l’habitude dans les polémiques, mais alors, et faussée, il la met entre guillemets. C’était déjà une maladie de M. Guy-Grand. Quand M. Guy-Grand faisait du Péguy, — beaucoup mieux que moi naturellement, — quand il avait fortement constitué ma pensée pour la fiche par terre, ou plutôt, car il faut être juste, pour la passer au crible, — de la critique scientifique, — il la mettait entre guillemets. C’est une maladie qui règne. Si je prends jamais M. le Grix lui-même comme on veut que je le prenne, un de mes plus gros arguments, un de mes plus gros griefs sera précisément que tout au long de son article non seulement il disait du mal de moi, ce qui est permis, mais tout le mal qu’il disait de moi il disait que c’était moi qui le lui avais dit et il mettait tout ça entre guillemets. On devrait bien dans les écoles apprendre aux jeunes gens l’usage des guillemets. Faut-il que ce soit moi petit qui sois forcé d’apprendre à un aussi grand seigneur l’usage des guillemets. Et à un aussi grand valet (d’armes).

Cette fois-ci c’est M. Laudet qui met entre guillemets