Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/320

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L. — p). — Ce fut une bien grande imprudence que de célébrer avec tant de fracas le demi-centenaire de l’entrée de M. Lavisse à l’École Normale Supérieure. C’était inviter à un rapprochement bien simple. C’était inviter à comparer l’École Normale où M. Lavisse est entré à l’École Normale d’où M. Lavisse n’est pas encore sorti. L’École Normale où M. Lavisse est entré était une École Normale Supérieure. De l’École Normale d’où M. Lavisse n’est pas encore sorti on a dit que c’était une auberge. Ceux qui savent ce qui s’y passe savent qu’il ne faudrait point s’arrêter à ce nom d’auberge, mais aller à un mot masculin, légèrement plus bref, beaucoup plus énergique.

L. — q). — Il faut aller un peu plus avant et dire un petit mot tout de même du fond de l’article et avouer que nos maîtres ne sont pas malins. Tant qu’ils travaillent dans ce que nous ne connaissons pas, il nous paraissent des aigles. Quand ils travaillent dans ce que nous connaissons ils nous paraissent des ânes. Alors la prudence la plus élémentaire devrait leur conseiller de ne jamais parler que de ce que nous ne connaissons pas. Ainsi ils paraîtraient toujours des aigles. Ce doit être bien agréable, d’être un aigle. Non point que je veuille dire que si Charles V revenait il trouverait que M. Charles-V. Langlois est un aigle. Et non point que je veuille dire que si M. Pons Daumelas revenait et s’il voulait me… m’engueuler et s’il voulait paraître un aigle il prendrait ce pseudonyme de Charles-V. Langlois. Pour ne point se laisser reconnaître. Non, ce n’est pas cela que je veux dire. Je veux dire que tant que Charles V et Pons Daumelas ne sont pas là, M. Langlois