Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/322

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Il y a quelque chose. Il faut qu’il y ait une raison pour qu’un homme aussi naturellement pondéré, aussi naturellement équilibré, aussi naturellement mesuré que M. Langlois ait aussi constamment vacillé, si ces deux mots peuvent aller ensemble, tout le long de cet article. Il faut qu’il y ait une raison pour que cet homme ait à ce point constamment titubé. Et la science moderne se demandait anxieusement pourquoi cet homme avait cette fois titubé. Et c’était un grand problème historique. Et je vois bien que M. Langlois lui-même s’allume aujourd’hui sur ce problème historique. Et c’est encore moi qui vais satisfaire sa curiosité. La vôtre, messieurs. C’est encore moi qui ai trouvé la solution de ce grand problème historique. Et pourtant je n’en ferai point un travail pour la Bibliothèque de l’École des Chartes, ni même une communication à l’Académie des Inscriptions. Je suis résolu à tout garder pour les cahiers.

D’où venait cette ébriété. Heureusement que je suis un bon élève de M. Langlois. Quand j’étais petit M. Langlois m’a enseigné qu’il faut avant tout dater un document. Il n’a pas perdu son temps, avec moi, M. Langlois. Dix-huit mois de recherches m’ont permis de dater le document que nous examinons. Ce document doit être attribué à la date du 15 juillet 1911. Par une coïncidence amusante, mais purement fortuite, et à laquelle un véritable savant ne saurait s’arrêter, c’est précisément la date qu’il y a et que tout le monde peut voir en haut à droite sur la première page de la couverture. Mais vous pensez bien que ce n’est pas là que je suis allé la prendre. Je suis trop malin. Ce ne serait pas scientifique.

Quinze juillet 1911. Je vois vos fronts qui s’é-