Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quotidien de Jésus dans l’atelier de Nazareth. La loi du travail est une loi, un commandement dans l’ancienne comme dans la nouvelle Loi. Mais combien nouvelle, combien nouveau, comme tout, dans la nouvelle Loi. Dans l’ancienne Loi la loi de travail, le commandement de travail procédait comme toute servitude de la chute d’Adam. C’était un châtiment de justice. Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front. Jésus endossant pour ainsi dire cette loi et la loi d’humilité en a fait une redevance d’amour. Ainsi est né le Travail nouveau. Dès lors des milliers et des centaines de milliers d’ateliers chrétiens n’ont plus été, ne sont plus que des imitations de l’atelier de Nazareth. L’homme aujourd’hui, telle est la loi nouvelle, tel est le statut nouveau l’homme aujourd’hui qui travaille n’est plus un forçat qui fait son temps. L’homme aujourd’hui qui travaille est un homme qui fait comme Jésus, qui imite Jésus. Le travail quotidien n’est plus une peine, il n’est plus uniquement une peine, il n’est plus que premièrement une peine. Il est aujourd’hui une imitation d’un auguste travail quotidien. L’homme qui fait sa journée est bon. Il n’a que ça à faire. Comme tout autre et au premier chef il est sûr ainsi d’imiter Jésus. L’homme qui fait sa journée imite au premier rang Jésus qui faisait sa journée. L’homme, l’ouvrier qui fait sa journée non publique, monsieur Laudet, imite au premier rang Jésus ouvrier, qui faisait sa journée non publique. Dans sa vie non publique. Dans la période non publique de sa vie. Des milliers d’ateliers obscurs, monsieur Laudet, des milliers d’humbles ateliers sont les reflets parmi nous, reflètent, répètent, répètent parmi nous, monsieur le Grix, l’atelier obscur, l’humble