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Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/95

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est la situation de M. Fernand Laudet. Son vice de mondanité le porte pour ainsi dire doublement infiniment plus loin. Premièrement M. Laudet fait des propositions ; et deuxièmement il nous les enjoint. Premièrement, au premier degré M. Laudet propose ; deuxièmement, au deuxième degré M. Laudet impose. Premièrement, au premier degré M. Laudet fait des propositions. À quel point, jusqu’où hérétiques, nous l’avons peut-être assez vu. Deuxièmement, au deuxième degré M. Laudet fait des commandements. Sur quel ton, l’homme qui dit : Ceci vous appartient, ceci ne vous appartient pas, dans la vie de Jésus et des saints, — de quel ton nous l’avons peut-être assez vu. De ses propositions hérétiques M. Laudet fait des commandements hérétiques. Il est hérétique de proposition(s) et hérétique de commandement.

§ 170. — Il est tout injonction. Il est un des plus hauts spécimens de l’homme qui ne croit pas et qui prétend limiter la foi des autres. Il est l’homme qui dit, d’un air entendu : Mais oui, nous savons bien ce que c’est, nous savons bien ce qu’il en est. Il est pour une religion raisonnable. Il est l’homme qui dit : Il faut être raisonnable. Disons le mot : il est l’homme qui veut, il est l’homme qui dit : Il faut une religion pour le peuple.

§ 171. — Ce qui est bien, en un sens, l’injure la plus profonde que l’on ait jamais adressée à notre foi. Mais encore une fois il ne s’agit point de signaler cette vieille injure toutes les fois qu’elle se représente. Il s’agit ici d’un homme, il s’agit ici d’une revue qui se