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roę’ nommèr tant d’autrɇs téz quɇ lɇ jour mɇ faudroę̀t plus tót quɇ la parollɇ. Sera il donq dìt quɇ l’Ecritturɇ qui ę́t introduittɇ pour connoę́tre lɇ ſans des moz, ſoę̀t cauſɇ qu’íz an ſoę́ tout aucontrerɇ, plus obſcurs ? Faut il pour obeïr a vnɇ prononciation, qui n’appartient qu’a la bouchɇ, l’intęllig’ancɇ dɇ quelquɇ bõnɇ matierɇ ſoę̀t pęrduɇ, ou pour lɇ moins rɇtardeɇ, quand ęllɇ peùt par bon moyen ę́trɇ conçuɇ prontɇmant ? Aſſauoę̀r mon ſi les nations etrangɇs trouuɇront mɇilheur qu’on leur appregnɇ a parler notrɇ languɇ qu’a l’antãdrɇ? Nanni, ſ’íz n’emɇt mieus parler commɇ vnɇ piɇ an cagɇ, e ſ’íz n’emɇt mieus la ſatiffation de leur lãguɇ quɇ dɇ leur eſ‍prit. E puis la douſſeur, elegancɇ e propriete du Françoęs, n’ont ęllɇs pas du credit aſſez pour lɇ randrɇ rɇcommandablɇ ? e outrɇ cɇla ancorɇs, lɇ rɇnom, la cõuęrſation, l’alliancɇ, e qui n’ę́t a omęttrɇ, la traffiquɇ qu’ont les Françoęs auęc toutɇs nations, randɇt la languɇ non ſeulɇmant dɇſirablɇ, męs außi neceſſerɇ a tous peuplɇs. On ſèt qu’au