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Page:Pelland - Biographie, discours, conferences, etc. de l'Hon. Honoré Mercier, 1890.djvu/93

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libéraux, je dis : M. Paquet n’a rien sacrifié, et aux conservateurs, je déclare que M. Paquet est digne de travailler avec nous. Son talent, son honnêteté, sa droiture bien connues, sont pour nous des garanties parfaites.»

Les paroles que je viens de citer ont, dans les circonstances, une grande signification. Elles affirment qu’aucun des ministres actuels n’a fait abandon de principe en acceptant un portefeuille. Or, l’abolition du Conseil Législatif est une question de principe : et sur cette question les ministres sont donc dans la position qu’ils étaient individuellement auparavant. Ils sont aussi libres, aussi indépendants qu’avant leur entrée dans le cabinet. J’ai donc lieu de croire que ceux qui, l’an dernier, ont voté en faveur de l’abolition du Conseil Législatif, n’ont pas de raison pour détruire leur vote de la dernière session, ne sont liés, sur ce sujet, qu’à suivre la dictée de leur conscience et répondre à la voix de leurs convictions.

En rapport avec l’abolition du Conseil Législatif, il y a d’autres questions d’un ordre secondaire, il est vrai, mais qui n’en méritent pas moins d’être l’objet de l’attention des honorables membres de cette chambre. Il y a par exemple, l’indemnité à être payée aux honorables conseillers législatifs, ainsi que le sort qui serait destiné aux employés de la chambre haute, que la disparition de cette branche de la Législature mettrait dans une position embarrassée. Je comprends que des employés honnêtes et habiles, parmi lesquels il y a des écrivains distingués, lesquels ont toujours exécuté leurs devoirs avec assiduité et dévouement, méritent des égards dont on ne peut se dispenser sans commettre une injustice. Pour le moment, il me paraît inutile d’appuyer sur ces deux points, attendu qu’ils seront dûment considérés, si ma position est acceptée par la majorité de cette chambre. J’entrerai donc immédiatement dans le mérite de mon sujet, et je soumettrai respectueusement que le Conseil Législatif doit être aboli pour trois raisons :

1. Parce qu’il est inutile.

2. Parce que l’état des finances ne nous permet pas le luxe d’une seconde chambre.

3. Parce que cette abolition est demandée par la voix populaire.