Page:Pelland - Biographie, discours, conferences, etc. de l'Hon. Honoré Mercier, 1890.djvu/96

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Mais il serait par trop étonnant que, dans le cours de près de 14 ans, il n’ait rendu aucun service à la province. Plusieurs projets de loi ont pris naissance dans l’enceinte du Conseil législatif ; mais si son abolition est décrétée, est-ce à dire que les projets de loi qui pourront dans l’avenir, être soumis en premier lieu dans l’autre chambre, ne verront jamais le jour ?

Non, évidemment, car ils pourront être déposés ici dans l’Assemblée législative comme ils le sont à Ontario et au Manitoba, et nul inconvénient, que je sache, en résulterait pour le bien public.

On a laissé entendre et, en certains lieux, on semble croire que c’est une insulte aux honorables conseillers législatifs que de proposer l’abolition de la branche de la Législature dont ils font partie. C’est une grave erreur. Personne plus que moi n’a de respect et de considération pour ces honorables messieurs, et jamais la moindre pensée d’hostilité personnelle pour ces messieurs ne m’a influencé dans la décision que j’ai prise de voter et de demander l’abolition du Conseil législatif. Du reste, cette prétention qu’il y a injure pour les membres de l’autre Chambre dans la proposition que je fais à la brandie populaire de la Législature, ne vaut pas la peine que l’on s’y arrête. Lorsque, pour des raisons financières de premier ordre, la Législature de la province du Manitoba a voté l’abolition de son conseil législatif, personne n’a songé, qu’en demandant l’adoption d’une telle proposition on faisait injure aux conseillers législatifs.

Au contraire, on trouve dans les discours du trône à l’ouverture et à la clôture de la session, où l’abolition du Conseil a été votée, les paroles les plus élogieuses à l’adresse des membres de la Chambre haute qui s’étaient patriotiquement sacrifiés pour améliorer la position financière de leur province. Voici ce que disait le lieutenant gouverneur, dans le discours du trône, en 1875 :

« Les ressources limitées de la province exigeant la plus grande économie dans l’administration de ses affaires, une mesure vous sera soumise, pourvoyant à la conduite des affaires par l’Assemblée législative seulement, vous dispensant ainsi du ministère du Conseil législatif. »

Et le jour de la prorogation, le lieutenant-gouverneur disait, à