Page:Pelland - Biographie, discours, conferences, etc. de l'Hon. Honoré Mercier, 1890.djvu/97

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propos de l’abolition du Conseil législatif, votée dans le cours de cette session :

« J’ai suivi, avec un intérêt profond les procédés que vous avez adoptés pour administrer les affaires publiques à l’aide d’une seule chambre. Les membres du Conseil législatif ont fait preuve d’un grand esprit de dévouement aux intérêts du pays, en décrétant l’abolition de la charge de conseiller, à laquelle ils avaient droit durant leur vie entière.

« Je sympathise avec ceux qui consentent à ce changement avec répugnance et hésitation, parce qu’ils pensaient que la chambre haute devait servir de frein et de protection, mais qu’ils croient devenu nécessaire par les exigences de la province. »

L’abolition du Conseil est aussi une nécessité au point de vue financier.

Je ne profiterai pas de cette occasion pour discréditer la position financière de la province ; ce serait surtout dans les circonstances, à la veille d’un emprunt, ni habile, ni patriotique. Mais, d’un autre côté, on n’est pas ici pour se vanter. Avec une dette de onze millions, et bientôt de quinze millions de piastres, on ne peut dire que nous sommes riches, et que nous pouvons nous dispenser de faire toutes les économies possibles. Lorsque les pères de la Confédération ont préparé la constitution qui nous régit, ils ont dû faire beaucoup de concessions pour en venir à un arrangement définitif et concilier les divers intérêts opposés que représentaient les délégués. Je ne les blâme pas, mais je dis que nos délégués n’ont pas obtenu pour notre province les conditions auxquelles elle avait droit ; ils ont dû céder devant les exigences des circonstances dans lesquelles ils se trouvaient. Lorsque la question du subside fédéral a été discutée et décidée, la province de Québec a eu, comme Ontario, quatre-vingt centins par tête d’après le recensement de 1861. La Nouvelle-Ecosse et le Nouveau-Brunswick ont réussi à faire fixer leur subside sur un chiffre fictif plus considérable que le chiffre réel de leur population. Sous le rapport financier, nous sommes dans une position toute particulière, position qui nous oblige, tout en recevant moins, à dépenser plus proportionnellement, que dans les autres provinces. Ici, par exemple, nous avons l’usage de deux langues officielles,